La coxarthrose
Qu'est-ce que la coxarthrose ?
La coxarthrose est une usure du cartilage (surface de glissement) entre la tête fémorale et le bassin (cotyle).
Quels sont les symptomes de la coxarthrose ?
- Douleur : premier motif de consultation avec des douleurs localisées au niveau inguinal, la région de la fesse, crural (face antérieure de cuisse) mais irradiations possibles jusqu’au niveau du genou (douleur projetée)
- Diminution de l’autonomie : diminution du périmètre de marche, difficultés au lever et à l’habillage, chaussage, restriction des activités sportives ou de loisirs
- Utilisation progressive d’aides externes à la marche (cannes anglaises)
- Raideur articulaire (limitation des amplitudes de mouvements)
- Boiterie
Quels sont les examens complémentaires pour diagnostiquer la coxarthrose ?
- Radiographies : examens standards de référence permettant un diagnostic dans 90% des cas
- TDM (scanner) ou arthroTDM : peut parfois être demandé pour visualiser une arthrose débutante non visible initialement à la radiographie ou pour compléter le bilan pré-opératoire
- IRM : dans certaines causes d’athrose (ostéonécrose) peut-être demandée, à la recherche d’un diagnostic différentiel (tendinites péri-articulaires)
Quel sont les traitements de la coxarthrose ?
TRAITEMENT CONSERVATEUR
- Mesures hygiéno-diététiques dans un premier temps associant perte de poids, rééducation douce, adaptation des activités sportives
- Traitement symptomatiques : antalgiques et anti-inflammatoires en période de crises
- Infiltrations (par radiologues ou rhumatologues) de dérivés cortisoniques +/- d’acide hyaluronique (visco-supplémentation) +/- PRP (facteur de croissance)
TRAITEMENT NON CONSERVATEUR : PROTHÈSE TOTALE DE LA HANCHE
La prothèse totale de la hanche est le traitement chirugical de référence pour la coxarthrose dont la première pose remonte en 1890. Aujourd’hui environ 175000 sont réalisées chaque année en France.
Cette intervention consiste à remplacer l’articulation de la hanche par la mise en place d’un implant fémoral et d’un implant cotyloidien.
LES IMPLANTS DE LA PROTHÈSE TOTALE DE LA HANCHE :
- L'implant fémoral : il s’agit d’une tige qui pénètre à l’intérieur du fémur, constitué le plus souvent d’un alliage de chrome-cobalt ou de titane. La tenue à l’os est soit réalisé par du ciment chirurgical ou par un revetement permettant une fixation solide secondaire à l’os (hydroxyapatite). Il existe actuellement un grand nombre de modèle de tiges différents en France. Le chirurgien choisira en fonction de différents facteurs le modèle adapté.
- L'implant cotyle : implant hémisphérique introduit après préparation dans le cotyle
- Couple de frottement : représente les matériaux utilisés au niveau de la nouvelle partie mobiles de la hanche prothétique. Il s’agit la plupart du temps d’un couple métal - polyéthylène, céramique - céramique ou céramique - polyéthylène. Le choix dépend de nombreux facteurs (âge, niveau d’activité, antécédents médicaux...).
L'INTERVENTION DE LA PROTHÈSE TOTALE DE LA HANCHE :
Elle se déroule sous anesthésie générale le plus souvent au bloc opératoire. Elle dure en moyenne entre 1h et 1h30.
La voie d’abord (chemin d’accès à l’articulation) dépend des habitudes de chaque chirurgien. Aucune voie d’abord ne semble supérieure à une autre. Les voies d’abord utilisées dans notre service sont la voie antéroexterne de Rottinger et la minipostérieur.
La tendance actuelle, utilisée au sein de cet établissement, est l’utilisation de voies mini-invasives. Le principe est de réduire la taille de l’incision ainsi que le traumatisme des parties molles (muscles+++) permettant une diminution des saignements, des douleurs postopératoires entraînant une récupération plus rapide. Son utilisation est couplée à une infiltration d’anesthésiant locaux des parties molles périarticulaires (périoste, capsule et muscles) peropératoires selon les principes de la RRAC (Récupération Rapide Après Chirurgie). Ceci permet une diminution de la durée d’hospitalisation.
Comment se passe l'hospitalisation pour une coxarthrose ?
Vous serez accueuilli la veille ou le jour même par le personnel soignant dans le service d’orthopédie. Un marquage du côté opéré sera réalisé ainsi qu’une douche antiseptique.
Après l’intervention, vous serez surveillé en salle de réveil par l’équipe d’anesthésie puis reconduit dans votre chambre.
Le premier lever sera réalisé le jour même de l’intervention ou le lendemain par l’équipe soignante. L’appui sur le membre inférieur opéré est autorisé. La radiographie de contrôle sera réalisée le lendemain de l’intervention.
La sortie sera réalisée entre le 1er et le 4ème jour postopératoire en l’absence de complications. Vous devrez être capables de marcher seul à l’aide d’une ou deux cannes anglaises, de monter et descendre les escaliers ainsi que de vous lever seul.
Vous devrez suivre un traitement anticoagulant et porter des bas de contention pendant une quarantaine de jours pour prévenir le risque de phlébite.
SUITES POSTOPÉRATOIRES :
- L’appui sur le membre opéré est autorisé
- Les aides externes à la marche seront abandonnées entre la 3ème et la 4ème semaine postopératoire
- Des séances de rééducation non systématiques pourront vous être remises
- La conduite automobile pourra être reprise aux alentours du 1er mois postopératoire
- Certains gestes devront être évités durant les 6 premiers essentiellement afin d’éviter des luxations de la prothèse de la hanche. L’éducation sera réalisée par l’équipe soignante pendant votre hospitalisation.
- Vous serez revu pour contrôle radioclinique 2 à 3 fois la première année postopératoire puis il est conseillé d’effectuer un bilan régulier en l’absence de problèmes tous les 3/4 ans
Quelles peuvent être les complications causées par la pose d'une prothèse totale de la hanche ?
- Générales : l’anesthésie peut être responsable d’une certain nombre de complications qui vous seront exposées lors de votre consultation pré-opératoire avec le médecin anesthésiste. Par ailleurs la chirurgie peut dans certains cas décompenser ou déséquilibrer des malades sous jacentes qui vous sont aux malades (HTA, diabète…). Toutefois ces complications tendent à diminuer du fait de l’amélioration des différentes techniques d’anesthésie et de chirurgie.
- Infection : 1% des interventions en France. Elle peut être précoce dans les 2 premiers mois postopératoires ou tardive jusqu’à plusieurs années après la mise en place de la prothèse totale de la hanche. Pour limiter ce risque, un bilan préopératoire à la recherche de foyers infectieux potentiels sera réalisé.
- Luxation de la prothèse totale de la hanche :
- Phlébite : 1% des cas. Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines et qui peut migrer jusqu’au niveau pulmonaire entraînant une embolie.
- Différence de longueur des membres inférieurs : Elle peut-être due à la restitution de la perte de longueur engendrée par l’usure cartilagineuse et la restitution de cette hauteur entraîne une sensation d’allongement du membre opéré qui peut persister pendant plusieurs mois. Enfin il arrive que pour des raisons techniques de stabilité le chirurgien soit obligé d’augmenter la longueur du membre inférieur opéré. La gêne n’est toutefois ressentie que pour des différences importantes (> à 0.5 cm) et peut facilement être compensée par le port d’une talonette.
- Fracture : Une fracture peut survenir au moment de la mise en place des implants et toucher soit le fémur soit le cotyle. En fonction des constatations faites par votre chirurgien une prise en charge adaptée sera réalisée et pourra éventuellement contre-indiquer la reprise d’appui dans les semaines qui suivent la chirurgie.
- Douleurs résiduelles : Il arrive que certains patients gardent des douleurs qui peuvent initiallement être en lien avec des tendinites post-opéraoires ou des douleurs neurologiques. 90% des patients opérés d’une prothèse totale de la hanche se disent toutefois satisfaits ou très satisfaits.
- Complications plus rares : Elles sont nombreuses et ne peuvent pas être toutes citées du fait de leur survenue rare. Elles peuvent concerner une atteinte nerveuse, vasculaire, une fragitlité ou une fracture du matériel, un bruit perçu par le patient opéré (squeeking)…
- Descellement : Cette complication de survenue le plus souvent tardive correspond à l’usure des pièces de la prothèse. La durée de vie de votre prothèse dépend du couple de frottement utilisé, de votre usage, de votre poids, du positionnement des implants mais également d’autres facteurs qui ne peuvent pas être tous cités ni maîtrisés. La majorité des prothèses actuelles ont toutefois une durée de vie d’au moins 20 ans pour les séries les plus récentes. Lorsque votre prothèse s’use cela entraîne un défaut de fixation des implants à l’os. Le chirurgien parle alors de descellement. Cette complication peut ainsi nécessiter une reprise chirurgicale : reprise de prothèse totale de la hanche.